Coup de pouce aux fondamentalistes polygames

Publié le par Franck Cellier

L'Eglise fondamentaliste des Saints des derniers jours de Jesus Christ vient de franchir une étape décisive dans la bataille judiciaires qui l'oppose aux autorités du Texas.

Celles-ci avaient placé 468 enfants des adeptes de ce qui s'apparente fort à une secte dans des familles d'accueils pour les éloigner de menaces d'abus sexuels. La cour d'appel vient de juger ces placements abusifs estimant qu'il n'y avaient pas assez de preuves sur la réalité des risques d'agressions sexuelles ou/et physiques.
Les enfants, qui demandent pour la plupart à retrouver leurs parents, devraient rentrer «à la maison» dans les dix jours. Et leur parents pourraient avoir toute liberté de les ramener dans le fameux ranch «Yearning for Zion», à 60 kilomètres de San Angelo (Eldorado) d'où ils avaient été extraits, de force, en avril dernier.
A cette époque, la police avait répondu à l'appel téléphonique d'une adolescente qui se plaignait d'avoir été violée par certains membres de l'Eglise. De fait, l'Eglise fondamentaliste des Saints des derniers jours de Jesus Christ reconnaît à ses membres le droit à la polygamie et il est fréquent que des jeunes filles de moins de 15 ans soient enceintes d'hommes beaucoup plus agés. D'ailleurs, le leader de la secte, Warren Jeffs, a été condamné en novembre dernier par un tribunal de l'Utah à 10 ans de prison pour avoir forcé une fille de 14 ans à se marier avec son propre cousin, âgé de 19 ans, et à avoir des relations sexuelles avec lui malgré son désaccord.
Mais, dans le cas actuel, l'adolescente à l'origine de l'appel téléphonique, n'a jamais pu être identifiée. Probablement rappelée à une loi du silence digne de la mafia.
Cette Eglise polygamiste avait déjà connu pareils événements dans les années 1950 et avait obtenu gain de cause à l'issue d'une longue bataille juridique. Ce qui lui avait permis de poursuivre son extension dans une Amérique où la liberté d'association constitue un pilier de la Constitution. Une fois à la retraite, le juge de cette époque, J.W. Faulkner, avait reconnu que sa décision redonnait du souffle à cette Eglise si controversée pour 50 nouvelles années. Il semble que les juges d'aujourd'hui aient renouvelé ce «bail» d'un demi-siècle.

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